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Livre d'or créé le 30/12/1999 21:16 | Administré par |
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- Pauvre type et stellaire -
C'était un vieillard d'aspect insignifiant, un pauvre diable de vieil homme sans intérêt. Il n'avait aucune conversation, parlait sans égard pour ses interlocuteurs, leur envoyant continuellement des postillons à la figure.
Pourtant cet homme d'apparence inepte et de si désagréable compagnie était un véritable génie de la littérature, une espèce de fou illuminé de la plume, une sorte de Hugo contemporain, auteur de fresques romanesques et poétiques d'une portée universelle.
Il recevait dans sa bicoque insalubre maints journalistes. Mais à chaque fois c'était une déception pour les pauvres reporters... A moins que ce ne fût un événement, une curiosité, tant les interviews tournaient au vide le plus total : cet homme ne s'intéressait nullement aux questions qu'on lui posait. En fait il ne s'intéressait pas du tout à la littérature. Il dérivait très vite vers des sujets hors propos, s'enflammait pour des détails de la vie quotidienne sans le moindre intérêt. On lui parlait littérature, art, philosophie, il répondait avec passion quincaillerie, passoires, entonnoirs...
On l'interrogeait sur ses écrits, son inspiration, la richesse de son oeuvre littéraire... Il sous-estimait ces questions, préférant parler des solutions qu'il avait trouvées aux problèmes rencontrés avec son évier bouché. Il gesticulait comme un sénile en évoquant le prix du ticket de bus de sa petite ville de province qu'il estimait trop cher. Il ruminait encore à propos du facteur qui se trompait parfois de numéro de boîte aux lettres, persuadé que le préposé aux postes lui en voulait à mort à cause d'une lettre qu'il avait reçue, insuffisamment affranchie et donc surtaxée. Le vieil homme avaricieux et susceptible n'avait jamais voulu régler le facteur qu'il avait copieusement insulté et traité de voleur... Une histoire de quatre-vingt centimes de francs.
Il ne parlait que de ce genre de choses, à des années-lumières de sa très riche et superbe littérature. Il avait des conversations de minable, de pauvre type, de raté, de pensionnaire d'hospice alcoolique et abruti.
Et tout en ennuyant de la sorte ses hôtes, il buvait sa piquette. Pour couronner le tout, il ponctuait ses longs et insanes discours de grasses plaisanteries. Lamentable, sans finesse, il n'y avait chez lui pas la moindre parcelle d'esprit.
Mais juste dans les apparences, car le contraste était immense entre la teneur de ses écrits et les haillons verbaux que constituaient ses conversations. Sous des allures douteuses le vieil homme était un seigneur de la littérature, un esprit brillant, une âme pleine de lumière.
Mais incurablement inapte aux conversations mondaines.
Raphaël Zacharie de Izarra - De Raphaël Zacharie de Izarra le 30/1/2004. Pays: France Région: Le Mans (72 - Sarthe) Pays de la Loire http://espritlibre.foxoo.net/plume |
avec vous on en apprend tous les jours.
Bonne année - De sylver-casino le 8/1/2004. Pays: Espagne Région: catalana http://www.sylver-casino.ift.cx |
J'étudie le Français et je trouve le site très intéressant. Félicitations! - De Adriana le 5/12/2003. Pays: Mexique |
Que de chemin parcouru depuis Zurich à Levallois (remember la 1ère tempète) où tu créais ton site ! Moi je descend sévir dans le nord du Lot (Les quatre routes du Lot pour être précis).
à +
Michel - De Michel Chérance le 29/11/2003. Pays: France Région: IdF |
Super ce site !
Longue vie à 0Faute - De Correcteur Web le 15/11/2003. Pays: France http://mcfao.com/correcteurweb |
Salut Jacques.
Je commence à me mettre à la création de mon propre site web, alors j'en profite pour te piquer quelques bonnes infos.
Continue à faire évoluer ton site il est vraiment TOP.
Elric CGED
- De NEVEU le 22/9/2003. Pays: France Région: Ile de france |
Salut mon jacquot, en souvenir de notre collaboration : Une petite
pensée pour ZU.
- De JABET le 22/8/2003. Pays: France Région: RP |
Les vieilles filles
J'aime les vieilles filles. Et lorsqu'en plus elles sont laides, c'est encore mieux.
Les vieilles filles laides, acariâtre, bigotes ont les charmes baroques et amers des bières irlandaises. Ces amantes sauvages sont des crabes difficiles à consommer, et il faut savoir se frayer un chemin âpre et divin entre leurs pinces osseuses. Quand les vieilles filles sourient, elles grimacent. Quand elles prient, elles blasphèment. Quand elles aiment, elles maudissent. Leur plaisir est une soupe vengeresse qui leur fait honte. Pourtant ce potage de fiel et d'épines, elles en raffolent. Tantôt glacé, tantôt brûlant, elles avalent d'un trait leur bol de passions fermentées. Les vieilles filles sont perverses. C'est leur jardin secret à elles, bien que nul n'ignore leurs vices.
Les vieilles filles sont des amantes recherchées : seuls les esthètes savent apprécier ces sorcières d'alcôve. Comme des champignons vénéneux, elles anesthésient les coeurs, enchantent les pensées, remuent les âmes, troublent les sangs. Leur poison est un régal pour le sybarite.
L'hypocrisie, c'est leur vertu. La médisance leur tient lieu de bénédiction. La méchanceté est leur naturelle coquetterie. Le mensonge, c'est leur parole donnée. Elles ne rateraient pour rien au monde une messe : c'est que leur cher curé est leur pire ennemi. Le Diable, c'est leur voisin de pallier, la jolie fille d'à côté ou le passant qu'elles épient scrupuleusement derrière leurs petits carreaux impeccablement lustrés. Elles adorent les enfants, se délectant à l'idée d'étouffer leurs rires. Elles aiment aussi beaucoup faire la conversation avec les belles femmes : c'est pour elles une vengeance subtile que de s'afficher en si flatteuse compagnie tout en se sachant fielleuses, sèches, austères. Elles portent le chignon comme une couronne. C'est là tout leur orgueil de frustrées.
Oui, j'aime les vieilles filles laides et méchantes. Contrairement aux belles femmes heureuses et épanouies, les vieilles filles laides et méchantes portent en elles des rêves autrement plus beaux et désespérés, et leurs cauchemars ressemblent parfois à des diamants dans la nuit. Elles ont des trésors dérisoires et magnifiques, à la mesure de leur infinie détresse. Contrairement aux femmes belles et heureuses, elles ont encore plus de raisons de m'aimer et de me haïr, de m'adorer et de me maudire, de me lire et de me relire, inlassablement, désespérément, infiniment.
Raphaël Zacharie de Izarra - De Raphaël Zacharie de Izarra le 20/8/2003. Pays: France Région: 72 Sarthe - Pays de la Loire - Le Mans http://espritlibre.foxoo.net/plume |
La maison de l'écrivain
Je m'approchai de l'humble demeure. Isolée, sise entre ciel et champs, battue par les vents, couverte de lierre, elle ressemblait à un navire au milieu des herbes. Éole faisait grincer ses vieux bois, et son toit de tuiles qui s'affaissait pesait comme un manteau de pierre.
Une âme hantait les lieux : cette maison abandonnée respirait, dégageant une atmosphère pleine de nostalgie. Je sentais un souffle, j'entendais battre un coeur : les murs vivaient. A travers ses fissures, je remontais dans le temps. La pierre me racontait tant d'histoires... Ce toit dans la campagne avaient été l'asile d'un poète, jadis.
Poussant la vieille porte prise dans les herbes folles, j'entrai sans trop de difficulté. La pièce unique sans fenêtre et aux murs nus s'éclaira dans une odeur de vieilles poutres et de ronces. Son aspect était fruste, rustique, presque monacal. Il y avait une table, une chaise, un lit avec une table de chevet. Sur la table, une chandelle, quelques feuilles vierges jaunies, une plume dans son encrier séché. Sur le meuble de chevet, une carafe en terre. Tout cela semblait être surgi d'une autre époque.
Charmé par ce tableau idyllique, humant avec délices les effluves intacts de la chambrette, les yeux fermés je laissai courir un instant mon imagination.
Devant moi les fantômes du passé apparurent. Je vis un écrivain penché sur ses feuillets, la plume en suspens, une flamme dans l'oeil. C'était la nuit, la chandelle éclairait sa minuscule table de travail. Sa mise était apprêtée. Il était vêtu à l'ancienne. Ses cheveux en arrière étaient coiffés avec soin. C'était une coupe du XIXème siècle. Il y avait, accrochés à un clou de la porte, un chapeau avec une longue plume fichée en son côté, ainsi qu'une besace. Cet homme écrivant dans la nuit, je crus le reconnaître. N'était-ce pas... Alphonse Daudet ? A moins que ce ne fût Maupassant ? Ou alors Musset ? A travers l'apparition onirique, je voyais indistinctement des visages, des silhouettes illustres surgies du siècle romantique.
Je m'attardai dans mon rêve éveillé... Et cette fois c'est moi qui était le fantôme : je me sentais comme un intrus invisible en train d'épier les hôtes des lieux. Les yeux clos, humant toujours la poussière séculaire de la pièce, je laissai mon esprit vagabonder encore.
Au coeur de la nuit se faisait entendre le cri d'un hibou. Un chat perché sur une poutre observait l'écrivain. Dans l'âtre, une braise finissait de se consumer. La vision était nette à présent. Je vivais ce qu'avait vécu l'écrivain. J'étais devenu témoin de la légende, approchant d'un souffle le mythe, présent dans l'histoire secrète de quelque auteur...
En pénétrant dans ce refuge à l'abandon, l'imagination m'avait emmené jusque dans l'intimité d'un poète, à un siècle et demi de distance, à deux pas des muses.
Raphaël Zacharie de Izarra - De Raphaël Zacharie de Izarra le 15/8/2003. Pays: France Région: 72 Sarthe - Pays de la Loire - Le Mans http://espritlibre.foxoo.net/plume |
Un bonjour en musiques de toute l'équipe de
showbizmusic.com à tous les amis qui se connectent sur
0faute amicalement Paolo - De Showbizmusic le 11/7/2003. Pays: France Région: Paris http://www.showbizmusic.com |
Le graphisme n'est pas terrible, mais par contre la mine d'infos je ne vous dis pas !! trop bonne
- De hugo le 10/6/2003. Pays: France http://hugo.34.free.fr |
On pourrait intituler ce message par les mots : « Lecteur,
as-tu remarqué comme certains lieux restent imprégnés des
livres que nous y avons lus ? »
Vincent Nicolet.— - De Vincent Nicolet le 7/5/2003. Pays: Belgique Région: LIEGE BELGIQUE |
MERCI POUR VOTRE SYMPATIQUE COUP DE FIL
BON COURAGE POUR LE SITE 0FAUTE
BIEN CORDIALEMENT
NICOLAS ODJO
- De ODJO le 7/5/2003. Pays: France Région: ANGERS |
je vien de visiter le site avec mon lycee et il est tres interessant vive le lycee jules verne - De habert le 29/4/2003. Pays: France Région: aisne |
Je viens de me promener dans 0Faute/livres et j'ai été ravie de trouver de bonnes analyses et beaucoup de renseignements sur Georges Simenon. Merci!
Amicalement,
Hélène - De Hélène Ryelandt le 27/4/2003. Pays: Belgique Région: Anvers |
Je viens de me promener dans 0Faute/livres et j'ai été ravie de trouver de bonnes analyses et beaucoup de renseignements sur Georges Simenon. Merci! - De Hélène le 27/4/2003. Pays: Belgique Région: Anvers |
Enfin la preuve que Simenon est l'inventeur de la musique techno. Bravo. - De Philippe Le Duc le 9/4/2003. Pays: France Région: Bretagne |
Voila votre site est référencer sur notre portail,domage que vous n'ayez pas de pages partenaires...et que le logos du portail ne s'y trouve pas :-) sinon très bon site! - De Halleux Pierre le 21/3/2003. Pays: Belgique Région: Namur http://bricabrac.be |
Juste pour dire a mister "membres.lycos.fr/bbyello" ( je suis allé sur son site consacré à yellow par votre intermediére ) que si yellow c'est super ( j'ai tout les albums sauf le dernier ) sa n'est tout de même pas eux qui ont vraiment générés le mouvement techno mais plutôt l'inverse ( je sais , sa fait mal mais bon c'est un peu la véritée tout de même ). Même si trés tôt, ils se sont adapté à différent courant, reste qu'ils avaient ( dans les domaines techno, acide ou house ) souvant des précurceurs. Bien sur, et c'est la leur force, ils ont rajoutés grosse touche perso donnant un ton typique à leur musique.
Ecoutez l'album ZEIT de tangerine dream sortie en 76 mais enregistré bien avant et la on peut parler de précurceur techno ( bien sur il y en a beaucoup d'autre ).
A+
Dc-F - De Dc-F le 13/3/2003. Pays: France Région: isere http://darksideeffect.free.fr |
Je trouve que le site est super et comme je vois je suis une des "nombreuse" belge a signé ce livre.et oui je suis au cours de français et nous somme sur les net.bon a bientot j'espere.CIAO - De Fanny le 13/3/2003. Pays: Belgique Région: Liegeoise |
Sur ce site on peut y trouver des infos super mais je n'ai pas entierement pacouru toutle site et je ne vais pas le faire.Bon je vais retourner a mes occupations!!!!bon courage et a bientot!!!! ciao - De thielmanns le 13/3/2003. Pays: Belgique Région: Liegeoise |
Grace a ce site on devient expert en simenon, il est très intéressant maismanque de photos, de premières de couverture de ses oeuvres par exemple ou autres. - De Daf le 13/3/2003. Pays: Belgique Région: welkenraedt |
Deux amoureux
Elle lui sourit. Il répondit à son sourire par un regard étonné. Puis il lui sourit à son tour et se mit en devoir de prendre une contenance de circonstance : le port altier, la tête légèrement de côté, le regard sûr. Le geste était maladroit mais sincère. C'était la première fois qu'ils se rencontraient. Le hasard venait de les réunir dans un jardin public, par un après-midi de printemps.
Réservés, ils se tenaient l'un à côté de l'autre à distance formelle : c'étaient des honnêtes gens.
Une brise souleva doucement les longs cheveux de la femme. Une mèche vint s'enfouir dans le creux de ses seins à demi dévoilés. Du coin de l'oeil, l'homme esquissa un léger signe d'intérêt. La gorge était profonde, le décolleté osé. Se sentant désirée, la belle appuya son sourire. Le vent chassa la mèche indiscrète qui alla s'enrouler dans le vide. Et tantôt ses longs cheveux flottaient devant son visage, tantôt son front se dégageait avec grâce au gré de la brise... La scène était impromptue, involontaire, et c'est ce qui en faisait tout le charme. Alors leurs regards se croisaient, se décroisaient, se cherchaient, se trouvaient, comme si leurs yeux valsaient ensemble. Le jeu se prolongeait ainsi en silence. Ils n'avaient pas prononcé le moindre mot. C'était charmant et puéril, tendre et émouvant.
Ces deux-là se plaisaient, c'était évident.
Les tourtereaux s'étaient rapprochés l'un de l'autre. Alors l'homme prit la main de son élue. Tacitement elle passa son bras sous le bras du galant. Il n'y avait pas d'hésitation dans leur étreinte, les deux amants s'étaient reconnus comme des semblables.
Puis ils s'en furent ainsi d'un pas lent mais sûr, tendrement enlacés parmi les roseraies, confusément émus de cheminer ensemble vers un avenir plein de promesses... Deux silhouettes émouvantes dans le parc, accompagnées par le chant des oiseaux.
La femme déplaçait avec difficulté ses cent-quarante kilos. Lui, claudiquait nerveusement avec sa bosse sur le dos.
Raphaël Zacharie de Izarra
raphael.de-izarra@wanadoo.fr - De Raphaël Zacharie de Izarra le 27/2/2003. Pays: France Région: Le Mans http://espritlibre.foxoo.net/plume |
Le 11 Février 2003
Je viens de découvrir le site, et je sens que je vais le visiter
souvent. Les livres ? Mes seuls véritables amis et la meilleure
instruction qui soit !
Merci à vous. Longue route au site
Kacewski@aol.com - De Hélène VALMON le 12/2/2003. Pays: France Région: Ile-de-France |
Macabre baiser.
Vous m'avez tué.
Mon cadavre étendu sur les dalles froides de la cathédrale s'est déjà vidé de sa chaleur. La lame assassine gît non loin de mon corps. Mes yeux ouverts et inexpressifs fixent les voûtes plongées dans la pénombre. Il s'agit bien de mon cadavre. Ce sont bien mes yeux qui sont ouverts sur le néant, c'est bien mon sang qui tache mon flanc, c'est bien ma plaie qui bée. Vous m'avez tué, oui.
Vous avez plongé la lame profondément dans mon corps, et mon coeur déchiré s'est tu pour toujours. Jamais plus il ne battra. Vous m'avez tué. Je suis mort. Je n'existe plus.
Que vous reste-t-il, meurtrière que vous êtes ? Que vous reste-t-il à aimer à présent que je suis mort, à présent que vous avez tué le cher objet de votre amour ?
Je vous ai tendu l'arme dans un ultime geste de provocation et vous avez été jusqu'au bout de votre logique. La lame du poignard a servi votre cause désespérée et me voilà donc mort. Jamais plus je ne vous dirai des mots d'amour. Il ne vous reste plus rien que des souvenirs.
Alors, criminelle audacieuse, vous commettez l'odieux blasphème, au nom de l'amour. Vous vous approchez de mon corps, de mon cadavre, de ma dépouille, de ce macchabée déjà froid qui me ressemble tellement... Mes lèvres bleuies par le masque glacial de la MORT sont rigides. Vous approchez votre visage de mon visage de pierre. Pas un souffle ne sort de ma bouche. Vous approchez encore...
Vos lèvres chaudes effleurent mes lèvres mortes.
Puis imperceptiblement elles se referment sur ma bouche à jamais close. Vous venez de m'embrasser. Vous venez de voler un baiser à un mort, ce mort qui de son vivant n'avait jamais voulu, par scrupule, par honnêteté, par loyauté, vous accorder ce baiser.
Et j'emporte la caresse de vos lèvres dans la tombe.
Raphaël Zacharie de lzarra
raphael.de-izarra@wanadoo.fr
SITE : http://espritlibre.foxoo.net/plume - De raphaël Zacharie de Izarra le 17/1/2003. Pays: France Région: Sarthe (Pays de la Loire) http://espritlibre.foxoo.net/plume |
L'imposture de la littérature.
L'éloquence la plus aimable est souvent au service des idées les plus subversives, et celui qui ralliera à sa cause son auditoire uniquement grâce à sa plume aura plus de disciples que le sec orateur car il séduira d'abord le cœur de ses semblables avant de séduire leur esprit.
Le véritable talent littéraire consiste à se taire en certaines circonstances. Alimenter les élans masturbatoires d'amateurs dotés d'un banal imaginaire et animés d'une scolaire ardeur serait un jeu bien cruel, et je serais bien méchant de succomber à cette bassesse. Alors je vais mettre ma science au service des profanes de votre espèce, et tenter d'élever le débat à la digne hauteur de mes propres rêves et de ma personnelle sensibilité, qui normalement devraient faire autorité chez les gens de goût. Interrogez-vous d'abord sur la situation de l'écrit aujourd'hui... Y en a-t-il parmi vous qui rêvent de devenir des auteurs reconnus ?
De nos jours les écrivains pullulent, prolifèrent, font des petits partout, et c'est l'abondance, l'invasion, le raz-de-marée. Et bien sûr, tout cela au détriment de la qualité. Aujourd'hui n'importe quel quidam écrit. Le peuple même se targue de taquiner la muse. L'écriture s'est démocratisée, et par là-même désacralisée. Il n'est plus prestigieux aujourd'hui d'écrire, puisque tout le monde le fait, plus ou moins bien, mais plus souvent mal, voire très mal, que bien. L'écriture n'est plus l'apanage d'une certaine élite. Les chanteurs populaires, les acteurs de cinéma écrivent. L'homme de la rue écrit. Certains "passent à Pivot". Il y a un siècle l'instituteur, le curé et l'étudiant étaient respectés, reconnus comme étant les détenteurs d'un certain savoir qui paraissait, sinon cabalistique, en tout cas prestigieux pour le commun non initié. A présent tout le monde a le BAC. IL ne vaut donc plus rien, sur le plan psychologique.
Il est incroyable de constater le nombre de livres qui paraissent chaque jour en France... N'importe qui écrit n'importe quoi, et il y a tant de ces écrivains d'un jour qu'ils font insulte, selon moi, aux vrais esprits qui font la culture littéraire de base. Personnellement j'aurais honte de me mêler à cette racaille de la plume qui produit des livres aussi ineptes que superficiels. Je ne nie pas qu'il y ait d'excellents écrivains aujourd'hui, mais ils sont trop étouffés par les médiocres, qui forment la grande majorité de la "corporation". Face à ce déferlement ahurissant d’œuvres littéraires contemporaines, ma réaction naturelle est de faire table rase de tous ces ouvrages parasites, et de revenir aux classiques, qui sont des valeurs sûres, indémodables, fruits des plus beaux esprits, héritage culturel du meilleur goût. Je me moque bien de méconnaître, d'ignorer, d'être totalement déconnecté des productions littéraires actuelles, l'essentiel pour moi étant de consolider une bonne culture de base. Je veux dire une culture authentique, consacrée, officielle, classique, celle qui a de tout temps fait autorité chez les érudits, les connaisseurs, les initiés. Les auteurs actuels de qualité sont rares. Et il y a tant de productions qu'on ne pourra jamais tout lire. Il est plus pertinent de se réserver pour des valeurs sûres de la littérature, plutôt que de se perdre dans le labyrinthe des oeuvres actuelles, trop inégales, trop nombreuses, trop diverses. J'ai l'impression qu'en cette époque molle la société se disperse dans cette culture de "nouveautés" incessantes...
Il ne suffit pas d'être une victime du SIDA, d'être un moribond en sursis ou bien un drogué repenti pour être un bon auteur. Ces espèces d'écrivains tordus, infirmes ou infectés ont la cote sur le marché actuel du livre. Ils se vendent bien, et c'est étrange, on leur trouve toujours beaucoup de talent, comme si le fait d'avoir des tares ou d'être issu d'un milieu misérable et d'avoir connu les duretés de la vie transformait -simplement en les écrivant- n'importe qui en écrivain digne d'être édité et lu à des centaines de milliers d'exemplaire...
Il est de bon ton de trouver du génie au triste quidam, à l'inconnu venant de rien, à l'inculte complet comme au spécialiste des causes insignifiantes... De nos jours il faut être sensible, sous peine de réprobation populo-médiatique, aux misères qui sont à la mode. Il faut admirer les poiriers en fleur, et depuis toujours il faut regarder à la télévision les enfants souffrant de malformations diverses avec une vive et typique compassion, il faut encore se faire l'intrépide défenseur de l'emploi pour les jeunes, il faut aider les vieux (et les nommer "seniors"), les éclopés (ceux là il faut les nommer "personnes différentes"), les bossus (handicapés physiques au niveau dorsal), les moribonds ("personnes en fin de vie"), etc.
Bien que cela soit impopulaire je crois, je pense, je suis persuadé qu'on ne devrait pas donner aussi facilement la parole au peuple, parce que le peuple n'a fondamentalement rien à dire sur le plan littéraire. Bien sûr, cela est fort bien vu et très aimable pour tout le monde de dire que tous les citoyens sont responsables, adultes, intelligents et beaux, et que tous les gens qui écrivent ont un talent fou. Mais c'est faux. La réalité ne correspond à ce discours rassurant et crétinisant. Beaucoup des invités de Monsieur Pivot, journaliste et animateur d'émissions littéraires à la télévision, sont des écrivains ineptes. Pas tous, mais beaucoup. Ces médiocres-là feraient n'importe quoi pour accéder à ce banal et vulgaire pinacle de la "reconnaissance télévisuelle". Quelle indignité ! Selon moi un vrai écrivain ne devrait pas faire sa publicité. Tel Beckett, il devrait se cacher dignement, ne jamais accorder d'interview et ne pas montrer son image. Et ne surtout pas passer à la télévision ! La télévision transforme la rareté en vulgarité. En aucun cas je n'aimerais être mêlé à cette petite société dévoyée, productrice de pensées à deux sous mais facturées au prix fort, et avide de passages "alatélé". Sachez toutefois vous mes lecteurs que j'estime être un inculte. Je ne suis point un rat de bibliothèques, les quelques auteurs que je connais sont d'abord et avant tout des auteurs classiques choisis par goût, par facilité de lecture ou par heureux hasard. Mais cela m'empêcherait-il d'avoir un avis sur la question de la littérature, de la poésie chez certains amateurs de votre espèce ? Mon avis vaut bien celui de n'importe qui d'autre. Et je ne m'interdis pas d'exposer mon opinion. Au nom de quoi devrais-je passer sous silence mon sentiment sur la question littéraire ?
Sachez donc que la société est pleine de penseurs sans épaisseur. Pleine de bouffons incapables de montrer une volonté virile. En général les gens ne savent exposer leurs opinions que sur le bout des lèvres, avec des précautions ridicules qui les font ressembler aux demoiselles maniérées des salons pseudo littéraires en vogue aux temps passés. Ils veulent tous se montrer aimables -et plats à la fois-, au détriment du vrai panache qui consiste à afficher une foi insolente dans ses idées, fussent-elles erronées, et à clamer haut et fort sa propre vérité sans se soucier de celles des autres (qui devraient, de son propre point de vue, être normalement considérées comme des fadaises). Ces gens préfèrent, au nom d'une républicaine tolérance à la mode depuis deux siècles, adopter une attitude faible et docile qui les fait ressembler à des moutons affables.
Ces personnes-là ne sont pas dignes, selon moi, d'avoir des opinions si elles ne savent pas les défendre avec autorité, ferveur, voire avec grandiloquence. Ces gens sont tous alignés sur des valeurs efféminées, ineptes, insanes, passe-partout, galvaudées et sans plus d'effet dans cette société de gentils ovins habitués à penser selon un mode lisse, dénué de tout heurt... Ils veulent tous exposer leurs petites idées, mais aucun ne veut le faire en froissant l'autre. Et ces gens prétendent aux idées... Pour moi ces poltrons du verbe et de la plume ne sont que des esclaves.
En ces temps industriels, nul brave pour relever le défi d'un beau duel : tous des lâches, des pauvres hères, des misérables serfs en ce monde avide de confort ! Comment chercher querelle à de si piètres guerriers ? Impossible de ferrailler dignement en semblable société. Même à la pointe de la plume, ils ont peur de se battre pour défendre leurs minuscules idées.
Je ne cherche nullement à écraser les petits. Je veux simplement asséner sur la tête du peuple, à grands coups de masse, certaines vérités ensevelies sous les petitesses de l'existence. On me traite de fasciste ? D'intolérant ? Moi au moins je prends l'initiative de défendre mes opinions à coup de masse : on ne peut pas tenir une telle arme du bout des doigts. Il faut de la poigne, des biceps. Et mes détracteurs, eux, par manque de cœur, d'énergie, d'envergure, continuent de me combattre à la petite cuiller.
Raphaël Zacharie de Izarra
raphael.de-izarra@wanadoo.fr
SITE : http://espritlibre.foxoo.net/plume - De raphaël Zacharie de Izarra le 6/1/2003. Pays: France Région: Sarthe (Pays de la Loire) |
Jour de vent.
Je marchais d'un pas allègre sur une route de campagne, heureux de pouvoir m'aérer la tête et les poumons loin de la ville. Un vent fort de décembre soufflait continuellement sur la plaine. J'entendais bourdonner le ciel agité : un vrombissement formidable qui ressemblait aux orgues sourdes de l'Univers.
Ces étendues champêtres arrosées par les flots éoliens m'apparurent bientôt dans toute leur beauté originelle, leur splendeur primitive : les arbres ployaient par bouquets entiers, prêts à craquer, de grands oiseaux intrépides aux élans brisés étaient repoussés vers des hauteurs vertigineuses par quelque bourrasque, tandis que de lourds nuages filaient à vive allure en direction de l'horizon... C'était majestueux et sauvage, grandiose et effrayant.
Nulle âme dans ce décor tempétueux. J'étais seul avec le ciel en furie et ses hôtes malmenés, des oiseaux de haut vol. Ces derniers étaient tantôt pareils à des diables hantant les nues, tantôt comme des crucifix planant au-dessus du monde : certains croassaient, d'autres chantaient. C'était à la fois lugubre et gracieux, inquiétant et joyeux, étourdissant et mélodieux. Les profondeurs célestes prenaient subitement des allures épiques, et les ailes qui sillonnaient l'azur venté avaient l'envergure des grandes et solennelles circonstances. Le ciel sous la tempête m'apparaissait à la fois proche et mystérieux, intime et lointain.
Et moi je marchais la tête dans le vent, le corps leste, l'âme légère, le coeur battant. Et je voyais des événements à venir dans le chaos des airs, des présages dans le vol des messagers aériens, des révélations dans les ailes déployées de ces voltigeurs qui luttaient comme par jeu contre le bras d'Éole...
Raphaël Zacharie de Izarra - De r le 3/1/2003. Pays: France Région: r |
zero pointé oui !! un vrai site de débutant se permettant de donner des leçons sur la conception web !! Monsieur le webmaster il faut un site irréprochable pour cela !! - De greedo le 24/10/2002. Pays: France |
ce site est génial sa ma permit de mieux le connaitre!!!merci.beau travail - De maeva le 13/10/2002. Pays: France Région: haute savoie |
ce "document"est tres bien, BRAVO!!! - De marina le 11/9/2002. Pays: France |
Plein d'infos de qualité, bravo - De coppin le 9/7/2002. Pays: France Région: normandie |
Bravo, ton site est intéressant. Je vais l'étudier petit à petit. Il y en a tellement que c'est difficile de faire du neuf. Bravo, continue. - De Hervé SENNI le 5/6/2002. Pays: France Région: Hérault |
Bravo pour ce site, beaucoup d'informations intéressantes! - De Regina Blanco le 28/5/2002. Pays: Brésil |
0faute, mais "quand viens le froid" dans la bibliographie de Simenon... - De paul mercier le 2/4/2002. Pays: France Région: franch comté |
Un lien est désormais mis vers ce site dont j'ignorais jusqu'à l'existence. Les textes incriminés se promènent sur le Net depuis longtemps et 0Faute, qui existe depuis 1997 a toujours eu une page sur Yello. Au fait vérifiez vos infos, il existe une actualité Yello qui promet un disque nouveau pour très bientôt. - De Jacques CROS le 26/3/2002. Pays: France http://www.0faute.com |
Bravo pour votre plagiat !
Magnifique plagiat que vous avez fait de mon site existant depuis 1998 sur le groupe musical Yello et sans même avoir la reconnaissance de placer son adresse dans vos liens. Chapeau !
- De Patrick jeansoulin le 18/3/2002. Pays: France Région: Marseille http://membres.lycos.fr/bbyello/ |
Bravo pour votre site, je me suis abonné à votre newsletter. - De LAFFON le 21/2/2002. Pays: France Région: P.O. http://aol.com |
Site très enrichissant et complet que je rajoute à mes signets.
Une informaticienne qui a quitté la région parisienne.
- De Eliette GROPPER-CHAUVEAU le 31/1/2002. Pays: France Région: Poitou-Charentes http://www.egch.net |
pas mal mais les news en musique se serait tres chouette
mais a part ça votre site est tres bien dans les recherche
merci - De cordy thomas le 15/1/2002. Pays: Belgique Région: wavre (brabant wallon) http://www...................be |
J'ai fait un survol de votre site qui me semble super et me suis inscrite à la liste d'envoi des nouveautés. Quelle ne fut pas ma surprise cependant d'obtenir ma confirmation d'inscription ainsi: Tout c'est bien passé!... alors que j'aurais dû lire «Tout s'est bien passé!». Enfin ... ce sont des choses qui arrivent! ;-)) - De Francine le 25/10/2001. Pays: Canada Région: Québec http://www.iquebec.com/ReflexionavecFrancVie |
Félicitations pour le concept et le
graphisme de votre site. - De Gilles Chenaille le 1/10/2001. Pays: France Région: Paris http://www.plumeweb.com |
Bravo pour ce site, beaucoup d'informations intéressantes, je m'en inspirerait pour la création de notre nouveau site !!! - De Brousse le 25/9/2001. Pays: France Région: Yvelines ultraflux.fr ou com |
Bravo pour ce site qui m'apporte des idées de présentations et des moyens de réussite. S'il n'existait pas, il faudrait le créer, Dieu merci, c'est fait. - De Maj le 27/8/2001. Pays: France Région: Touraine |
Bravo pour votre site et merci pour l'aide précieuse que vous proposez. - De Michel FREHIS le 25/8/2001. Pays: Belgique Région: CHARLEROI |
Génial ce site, il répond à toutes mes questions. Le contenu m'a expliqué de façon simple mais très complète ce que je recherchais et que je retrouvais auparavant par petits bouts au fil de mes recherches sur le web. - De Laurence W. le 6/2/2001. Pays: France |
Mes félicitations sur votre magnifique bibliographie commentée des oeuvres de Simenon ! Désormais, j'y aurai recours pour me guider dans son univers littéraire. Merci ! - De David Hildner le 15/1/2001. Région: Wisconsin USA |
Salut Jacques
Félicitations pour ton site, il est extra et merci pour tes bons conseils
A bientôt
Fabrice - De Lacombe Fabrice le 24/5/2000. Région: Marseille |
Depuis le temps que j'aurais du le signer ce livre d'or ! Enfin "Vieux motard que jamais".
Ton site, il est tellement top que tous les participants à mon stage vont y faire un tour !!! - De Jean-Michel CORET le 5/4/2000. Région: Rhone-Alpes |
Sympa ton site, j'ai eu grand plaisir à le parcourir
Poesie 21 http://yann.rt.free.fr/ - De Yann le 23/2/2000. Région: France |
Félicitations pour votre site!
Si vous voulez visiter le mien consacré aux logiciels sharewares et freewares pour pc :
http://www.planetesoft.com/ - De Denis FAVRE le 3/2/2000. |